Research, publication and scientific integrity

Abstract

Le contexte évolutif de la science transforme fortement les modalités d’élaboration et de partage des connaissances. La production massive de données et d’analyses sont employées à grande échelle et ouvrent de nouvelles perspectives pour d’autres avancées [1]. C’est dans ce contexte que l’intégrité scientifique doit être reconsidérée.

Autrefois confondues, les notions d’intégrité scientifique et d’éthique dans la recherche sont intimement liées [2]. L’intégrité scientifique est la conduite intègre et honnête de la recherche. Elle concerne les pratiques, les «règles de l’art», pour exercer cette activité, pendant que l’éthique concerne les questions soulevées par les avancées de la connaissance dans la société [1].

L’intégrité scientifique repose sur la confiance entre équipes de recherche engagées dans un processus éminemment collectif, alors que les écarts à l’intégrité entachent la réputation des personnes, des équipes, voire des universités [1]. Le manquement à ces règles mène à des fraudes telles que la fabrication ou la falsification des données ainsi que le plagiat répréhensible par la loi.

Les grands principes de l’intégrité scientifique adoptés en 2010 dans la Déclaration de Singapour sont au nombre de quatre [3]:

• honnêteté dans tous les aspects de la recherche,
• conduite responsable de la recherche,
• courtoisie et loyauté dans les relations de travail,
• bonne gestion de la recherche pour le compte d’un tiers.

En  juin 2022, le congrès mondial de l’intégrité scientifique du Cap a choisi le thème de la justice pour favoriser l’intégrité de la recherche dans un monde inégal sous le slogan «Arrêtons la recherche hélicoptère qui consiste à piller des pays sans citer les collaborations», invitant les chercheurs à modifier ces pratiques [4]. En même temps, l’éditorial de Nature a commenté cette déclaration en faisant remarquer que les bénéfices de la collaboration scientifique étaient trop souvent orientés vers les pays les plus riches [5]. La recherche doit produire des résultats exacts, reproductibles et impartiaux, publiés de manière responsable, avec la reconnaissance appropriée de toutes les parties prenantes [4].

A l’issue, 20 recommandations ont été retenues, réunies en cinq groupes [4]

• la diversité et l’inclusion comme une voie vers la pratique loyale et l’attribution,
• pratiques de la conception à la mise en œuvre,
• respect mutuel comme voie vers la confiance,
• responsabilité partagée,
• reconnaissance des savoirs autochtones et justice.

Face à l’évolution permanente de la science et des pratiques, ainsi qu’à la naissance de nouvelles revues scientifiques dans notre pays, il est temps de rester vigilant sur les recommandations universelles qui se mettent en place. Nos universités ont le devoir d’assurer cette veille dans le cadre de leurs comités d’éthique et d’instaurer des formations adaptées, ainsi que des procédures propres. De leur côté, les chercheurs doivent rester ouverts à ces frémissements et profiter des MOOC qui se développent sur la toile pour se hisser au diapason.

Alors, bon vent à toutes les nouvelles revues et à toutes les publications innovantes et équitables.